On utilise souvent le terme « Macrophotographie » pour désigner de façon généraliste la pratique de la photo rapprochée. Certains fabricants d’objectifs l’utilisent d’ailleurs également. Je me suis fait reprendre une fois sur une publication dans laquelle j’utilisais le mot « Macro » de cette façon là ! Et reprendre à juste titre car, en effet, si je fais bien la différence entre la macro et la proxi, l’utilisation de ce terme de façon généraliste peut porter à confusion, surtout pour l’achat d’objectifs…Il est donc nécessaire de faire le point et d’apporter les précisions nécessaires. Notez qu’il existe d’ailleurs une troisième famille dans la photo rapprochée. Il s’agit de la microphotographie.
Si ces deux principales disciplines sont similaires, elles ont toutefois de vraies de différences.
La photographie macro
La photographie macro est une technique qui consiste à prendre en gros plan des sujets de petites tailles (insectes, fleurs, cristaux de neige, …) et de permettre d’en révéler les détails invisibles à l’œil nu. Pour cela, il est nécessaire d’utiliser un objectif macro avec un rapport d‘agrandissement de 1:1 ou supérieur (10:1). Cela signifie que l’image présente sur le capteur est de la même taille que le sujet dans la réalité ou plus grande. Les objectifs dédiés macro sont conçus pour être très précis et permettre de saisir des détails minuscules avec une grande netteté.
Le rapport 1:1 d’un objectif macro indique que le sujet a la même taille sur le capteur que dans la réalité mais dans la mesure où il s’agit d’un boitier plein format. Pour un APS-C ou un micro 4/3, cela est différent car il faut appliquer le facteur d’agrandissement.
Objectifs macro Sigma 180 et Sigma 105 mm
La photographie proxi
La proxiphotographie est également une technique de photographie rapprochée mais à la différence de la macrophotographie, elle se pratique avec des objectifs « standards » qui possèdent idéalement une distance minimale de mise au point courte. La faible distance de mise au point permet de se rapprocher du sujet mais avec un rapport de grandissement inférieur à 1:1. Le sujet apparait donc plus petit que dans la réalité. L’image peut donc donc être de 10 fois à 2 fois moins grande avec un facteur allant de 1:10 à 1:2. On peut le constater en comparant les deux images précédentes prises avec un objectif macro et les suivantes avec un objectif standard. Le cadrage diffère de la macro, on retrouve souvent le sujet dans son environnement.
Objectif Hélios 58 mm F2
Les objectifs
Pour la macro, il est obligatoire d’avoir un objectif spécifique « macro » offrant un rapport de grandissement égal ou supérieur à 1:1. Ce sont des focales fixes avec grande ouverture (généralement à F2.8) qui coûtent assez cher. Attention justement au terme généraliste « macro » indiqué chez certains fabricants qui peut être trompeur. Ils sont adaptés à la proxi en raison de leur faible distance minimale de mise au point ou parce que ce sont des zooms.
Pour la proxi, le choix d’objectifs est très vaste. Ils permettent beaucoup plus de discipline que les objectifs dédiés macro. On peut les utiliser en paysage, en portrait….et sont généralement moins chers. Ceci dit, en portrait, un bon objectif dédié macro peut s’avérer très intéressant. Les deux points essentiels à vérifier pour la pratique de la proxiphotographie sont la distance minimale de mise au point et l’ouverture. Pour obtenir un beau bokeh, votre objectif doit permettre une grande ouverture (idéalement F2.8). C’est ce qui fait défaut par exemple à certains objectifs de type zoom estampillés « macro » pour leur capacité à se rapprocher du sujet mais avec une ouverture maximale à F6.3…La distance minimale de mise au point n’est toutefois pas un problème en soi dans la mesure où l’on peut utiliser des bagues allonges.
Conclusion
Vous avez envie de capturer les détails de la nature qui nous entoure, déceler ce que l‘œil humain ne voit pas : l’objectif macro est fait pour vous ! Il vous coûtera plus cher mais vous obtiendrez des images de qualité. Vous préférez capturer des sujets de près mais en les incluant dans leur environnement ? Un objectif pour de la photo de proximité sera tout à fait adapté et souvent moins cher selon le modèle.
Personnellement j’utilise les deux ! J’ai commencé par la macro et l’envie de photographier de très près les magnifiques détails qu’offre la nature. Les pistils des fleurs, les gouttes d’eau… Puis avec le temps, j’ai commencé à reculer de plus en plus du sujet pour l’immortaliser dans son environnement et particulièrement en jouant avec la lumière et en créant de beaux bokehs. Et cette quête de bokehs particuliers m’a amené naturellement vers certains objectifs proxi « vintage » comme l’Hélios, le Biotar, le Trioplan, le Lydith, le Pentacon….
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